En novembre dernier, parallèlement à la Biennale des Imaginaires Numériques organisée à la friche La Belle de Mai par Chroniques, se tenait le Forum régional entreprendre dans la culture. À cette occasion, le TMNlab était invité à présenter le diagnostic « Compétences & Métiers d’avenir » puis à modérer un échange autour de trois initiatives et autant de grain à moudre pour élargir la réflexion :
- le LaboFriche ; un espace-temps de réflexion au cœur de la Belle de Mai (lire ci-dessous)
- l’approche du PEPR ICCARE autour de la recherche-création
- passer la marche de l’international avec l’Institut Français
Le LaboFriche, un laboratoire citoyen au cœur d’un lieu d’expérimentation
Stéphane Pinard, responsable du développement territorial de la Friche La Belle de Mai, nous a annoncé à cette occasion une bonne nouvelle : La Friche est lauréate de l’appel à projet Alternatives Vertes !
La Friche a toujours été un laboratoire artistique et culturel, où elle invente en continu les codes des organisations culturelles… Pourquoi créer le LaboFriche ?
Stéphane Pinard : « Aujourd’hui, la Friche comme tous les acteurs culturels, est confrontée aux défis écologiques, démocratiques et aux nouveaux référentiels en matière de culture. Convaincue de sa responsabilité dans les changements d’imaginaires et des récits collectifs comme dans l’innovation sociale et publique, la Friche se doit de prendre sa part pour rediriger les approches culturelles qu’imposent les transitions et les enjeux sociétaux actuels. »
« Dans cette intention, elle développe le LaboFriche entièrement repensé en mode low-tech. Il s’active selon différents formats (workshops, masterclass, rencontres, séminaires, ateliers de créativité, journées d’études…), qui favorisent l’intermédiation des savoirs citoyens, artistiques, scientifiques, des acteurs publics et privés, pour tenter ensemble de réinventer les codes des organisations culturelles. »
« En cela, il devient à la fois, un observatoire en temps réel d’initiatives culturelles, sociales, économiques, dans une approche bottom-up de l’innovation au service des transitions, et un espace où les savoirs circulent. »
Auriez-vous une illustration concrète, d’un projet qui trouvera place au sein du LaboFriche ?
Stéphane Pinard : « Le premier que je peux exposer est tout récent. La Friche est lauréate de l’appel à projet Alternatives Vertes (France 2030). Il s’agit avec un consortium d’envergure national de mettre en œuvre la première application de la redirection écologique pour les établissements culturels. Ce projet est né de la rencontre avec Diego Landivar, chercheur au sein du Labo Origens Média Lab, que nous avions accueilli dans le cadre d’une activation du LaboFriche en juillet 2023. Cette conférence où nous découvrions le concept de la redirection écologique, nous a permis de prendre conscience combien la Friche par sa forme coopérative, son engagement dans les transitions est l’espace idoine pour déployer ce programme de recherche et développement en matière d’adaptation climatique, basée autant sur des travaux d’enquêtes que sur une démarche créative pour rediriger les usages de ce bout de ville dans la ville, que représente la Friche. »
À propos du LaboFriche
Le LaboFriche est un espace où l’on échange, réfléchit et agit sur différents sujets qui animent la Friche la Belle Mai et son écosystème, de la redirection écologique aux droits culturels. Il prend la forme de conférence-débats, ateliers ou projets de recherche action, et cherche à faire se rencontrer universitaires, résident·es de la Friche, usager·ères ou voisin·es autour de défis communs.
À propos de Chroniques
Conçu dans le contraste et la diversité d’une double identité marseillaise et aixoise, CHRONIQUES est, aujourd’hui, un rendez-vous artistique international reconnu mais aussi une organisation humaine dont l’obsession n’a pas changé depuis plus de 20 ans : la recherche de nouvelles esthétiques et imaginaires qui éclairent l’ambivalence de notre rapport aux technologies.
Est-ce la nature d’une organisation humaine ou ses actions qui la définissent le mieux ? Sommes-nous une biennale, une plateforme, un réseau, un label ? Ou bien ce que l’on fait : des expositions, du soutien à la création, des formations, des rencontres ? Tous ces mots sont justes et pourtant aucun ne nous renseigne sur la singularité de CHRONIQUES. Pour la saisir, il convient de formuler une autre hypothèse : être ce qu’on imagine.