« Dans la doxa ministérielle, on pense que les objectifs de numérique sobre sont compatibles avec des investissements dans le métaverse. Au sein du plan d’investissement France 2030, la dotation de cet appel à projet est bien plus importante que celle dédiée à la transition écologique du secteur culturel (respectivement 25 millions d’euros pour « Alternatives vertes 2 » contre 150 millions d’euros pour « Culture immersive et métaverse », ndlr). Cela sous-entend que les deux peuvent coexister et montre la priorisation des enjeux.
Face aux enjeux écologiques, le ministère est plutôt dans un mode « damage control », en exigeant des indicateurs écologiques dans les investissements en faveur du métaverse. Mais les études qui se penchent sur la question montrent que malgré la diversité des visions et des techniques que recouvre le métaverse – monde immersif total ou plusieurs mondes fragmentés, usage de dispositifs de réalité virtuelle… –, ces technologies font croître l’ampleur des infrastructures numériques dans des proportions incompatibles avec les objectifs des Accords de Paris. »
Camille Pène, éco-conseillère au sein du Collectif Les Augures et historienne de l’art dans l’interview parue dans Pioche! Magazine, média culturel indépendant et gratuit consacré aux nouveaux récits de l’écologie.