« Le numérique (mais pas n’importe quel numérique) peut et doit apporter une contribution plus décisive, plus puissante, plus partagée à la transition écologique. » La FING* l’écrivait en 2019 en ouverture de ses 50 pistes neuves pour engager l’ « agenda » du numérique au service de la planète. Plus récemment, les projet Chemins de la transition (Québec), D4S (Europe) ou le Cegrif (France) publiaient également leurs orientations en ce sens. Un des enjeux partagés est celui de la construction d’imaginaires, comme le partage la communauté internationale d’acteurs culturels rassemblés au sein de Julie’s Bicycle : les arts et la cultures ont un rôle essentiel pour accompagner les publics dans ce chemin.
Par ailleurs, les réticences soulevées par, entre autre, le secteur du spectacle vivant trouvent aujourd’hui leur écho. Par exemple, à l’origine du programme #Reset porté par la FING, il y a le diagnostic sévère d’un numérique sur la sellette, trop souvent subi, parfois prédateur, globalement inadapté au monde de demain ; et une conviction optimiste : de nombreux leviers existent pour transformer le cours des choses si nous parvenons à décrire ce que nous souhaitons et à nous rassembler entre acteurs hétérogènes. Comment le secteur culturel, et spécifiquement celui du spectacle vivant, peut s’organiser pour peser et accompagner la construction d’une culture commune des transitions ?
Nous vous invitons à parcourir ces travaux.
Le rôle du secteur culturel pourra lui échapper ou être plein et entier.
Agenda pour un futur numérique et écologique
La FING, Association pour la Fondation d’un Internet Nouvelle Génération, a œuvré depuis sa création en 2000 pour un numérique situé, centré sur les enjeux humains et de société. Elle a cessé ses activités en avril 2022.
En 2019, elle écrivait :
La transition écologique est l’horizon indispensable de nos sociétés, la transition numérique la grande force transformatrice de notre époque. La première connaît sa destination mais peine à dessiner son chemin ; la seconde est notre quotidien, une force permanente de changement mais qui ne poursuit pas d’objectif collectif particulier. L’une a le but, l’autre le chemin : chacune des deux transitions a besoin de l’autre !
Agenda pour un futur numérique écologique – source
Fruit de 3 ans de travaux collaboratifs, l’ « agenda pour un futur numérique et écologique » invite chercheurs, innovateurs, grandes et petites organisations, acteurs publics, militants, médias… à s’engager dans trois directions :
- changer leurs agendas respectifs : revoir ses priorités et ses manières d’agir grâce à l’échange avec les communautés de « l’autre bord » ;
- donner une nouvelle force à ses actions : nous portons déjà des propositions, des actions, qui tireront partie de cette convergence, qui profiteront de l’audience qu’elle ouvre, qui en éprouvera la force ;
- engager des réalisations communes : des événements, projets, productions… qui ne pourraient pas exister si nous travaillions séparément.
Retrouvez également le rapport complet (PDF) et la présentation du projet sur le site de la Fing (durée de validité incertaine).
Ce travail s’est poursuivi à travers différents groupes de travail suivis de publications, et notamment :
- Reset : Quel numérique voulons-nous pour demain ? Cahier d’enjeux et de prospectives (2020)
- #Reset, une démarche apprenante (2021)
Défi numérique : Comment faire converger la transition numérique et la transition écologique au Québec dans un horizon de 20 ans ?
Le projet Chemins de transition (vidéo d’ouverture de l’article), porté par l’Université de Montréal et Espace pour la vie, musée des sciences dédié aux enjeux écologiques, regroupe la communauté universitaire au côté des autres forces vives de la société québecoise. « Face à l’ampleur des bouleversements écologiques, la question n’est plus de savoir si nous nous dirigeons vers une société profondément différente, mais si cette transition sera entièrement subie, ou au moins partiellement choisie. Ensemble, nous traçons les chemins les plus porteurs pour assurer un futur souhaitable au Québec. » Il est intéressant d’observer que ce projet, en étant coporté par un musée, intègre une dimension culturelle native.
Les membres de projet ont structuré une méthode en 4 étapes, croisant approche participative, prospective et systémique qu’ils détaillent et partagent sur leur site.
Reset / Redirecting Technologies for the Deep Sustainability Transformation
A priori pas de rapport direct avec #Reset de la Fing mais une même intention. La communauté européenne Digitalization for Sustainability (D4S) a produit ce rapport sur . On retrouve dans les contributeurs Hugues Ferreboeuf, l’un des pionniers de la prise de conscience de l’impact écologique du numérique à travers ses travaux pour The Shift Project.
Découvrir le projet Reset, le rapport complet et le réseau européen D4S.
Futurs numériques : incertitudes et conséquences / Rapport 2022 du Cigref
Association des grandes entreprises et administrations publiques françaises fondée en 1970, le Cigref se donne pour mission de développer leur capacité à intégrer et maitriser le numérique. À l’occasion de sa 52ème Assemblée générale, le Cigref a dévoilé l’édition 2022 de son Rapport d’orientation stratégique, « Futurs numériques : incertitudes et conséquences ». Il est intéressant de découvrir ce sujet vue, d’une part, par des associations à but non lucratifs comme la FING et, d’autre part, par une association réunissant des acteurs industriels, grandes entreprises privées, publiques et para-publiques.
Extrait de la présentation du rapport :
Le déploiement de la technologie cloud au sein des organisations se poursuit progressivement, de même que celui des réseaux et infrastructures 5G à travers l’Europe, même si ce dernier demeure moins rapide qu’escompté. À l’inverse, les efforts de R&D sur l’informatique quantique se sont, eux, fortement renforcés, à tel point que les premières applications concrètes devraient arriver plus vite que prévu, dès 2030. En parallèle, l’UE cherche à réguler l’espace numérique notamment en proposant d’encadrer les usages de l’intelligence artificielle. Mais d’autres technologies potentiellement révolutionnaires, les NFT et les métavers par exemple, ont fait leur apparition (ou réapparition) et suscitent de nombreux questionnements, notamment en termes de législation. Enfin, cette hyper-technologisation croissante de la société, accélérée par la crise sanitaire, suscite de plus en plus de mouvements de résistance.
Accéder au rapport complet (pdf).