Pour évaluer avec finesse la meilleure option entre une action numérique ou physique, l’analyse du cycle de vie (ACV) permet de comprendre l’ensemble de la chaîne d’impact incluant la fabrication, l’utilisation et la fin de vie d’un produit ou d’un service.
L’analyse du cycle de vie est l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux. Cette méthode normalisée permet de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l’environnement. La Mission interministérielle Numérique Reponsable partage une présentation de cette démarche si vous souhaitez en savoir plus (image d’illustration).
Lors de notre Rencontre TMNlab #19 : « Écologie et éthique numérique, peut-on mener une transformation numérique responsable des théâtres ? » en 2020, nous partagions la comparaison entre une communication numérique et une communication papier que vous retrouverez ci-dessous. Ce mois-ci, l’ADEME s’intéresse à la digitalisation de services culturels : «regarder un film», «écouter de la musique», «jouer aux jeux vidéo» et «lire un livre». Nous en profitons pour partager également l’ACV Evenements présentiels VS en ligne réalisée par les Assises de l’économie circulaire, également avec l’ADEME.
Attention : le cadre des ces ACV doit être bien lu pour en tirer des apprentissages sur sa propre pratique.
ACV Communication print versus numérique
Commandité par le groupe La Poste pour interroger une éventuelle fin de la communication papier annoncée, cette analyse du cycle de vie montre que le papier est, selon les contextes, encore une bonne alternative d’un point de vue environnemental. L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) de Quantis cabinet indépendant mandaté par La Poste a pu identifier les leviers d’optimisation et de complémentarité entre papier et digital pour une communication commerciale plus responsable. Cet outil désormais disponible permet de répondre à l’optimisation de la complémentarité digital/imprimé.
ACV Evenement en ligne versus en présentiel
S’il ne s’agit pas d’un événement culturel, l’analyse du cycle de vie des Assises de l’Économie Circulaire (version présentiel en 2017 et version en ligne en 2020) apporte un éclairage intéressant sur l’impact des événements en ligne imaginés par certains lieux culturels. L’évaluation a été réalisée selon le référentiel du projet NégaOctet et est basée sur une analyse du cycle de vie. Les principaux enseignements sont les suivants: la dématérialisation des Assises réduit les impacts environnementaux sur tous les indicateurs à l’exception de l’épuisement des ressources abiotiques – minéraux et métaux; les transports et le service hôtellerie sont les principales causes des impacts; l’impact du service replay est très significatif.
Pour réduire encore ces impacts, des actions d’écoconception sont proposées: dématérialisation à 100% de l’évènement et de la documentation, mise à disposition de documentation écoconçue, utilisation d’équipements mutualisés et/ou de seconde main, limitation de la résolution des vidéos à 720p ou encore substitution de contenus vidéo par des podcasts audio.
Évidemment, au-delà de l’impact environnemental de l’événement en lui même, il s’agira d’étudier également l’impact social et les externalités positives des deux formats dans une application culturelle, notamment en matière de médiation, d’accès et de développement économique.
ACV Pratiques numériques culturelles
Cette étude s’est appuyée sur l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) de 4 services culturels: «regarder un film», «écouter de la musique», «jouer aux jeux vidéo» et «lire un livre». Plusieurs scénarios ont été étudiés, en étudiant notamment des usages historiques et des usages plus récents, notamment les usages streaming.
Des analyses de sensibilité ont été réalisées afin d’étudier l’impact de certains facteurs au regard de différents enjeux environnementaux.
Par ailleurs, il convient de préciser les limites de cette étude et d’étudier la question de l’effet rebond à une échelle plus systémique, mais également les limites de l’approche «attributionnelle» qui a été employée dans le cadre de cette étude.
Enfin, des recommandations ont été formulées à destination des utilisateurs et des fournisseurs de services, dans le but d’intégrer davantage de sobriété numérique pour ces services numériques culturels.
Ci-dessous la synthèse. Le rapport complet étant disponible sur le site de l’ADEME.