Comment décarboner la Culture et la rendre résiliente aux chocs énergétiques et climatiques à venir ? C’est tout l’enjeu des travaux présentés dans ce rapport qui dresse un état des lieux de l’impact climatique et de la dépendance aux énergies fossiles de la Culture en France et a été pensé comme un guide pour l’action à destination des professionnels du secteur.
Ce rapport final orchestré par Samuel Valensi et initié par Anaïs Roesch, propose de mettre l’accent sur cinq dynamiques de mise en œuvre, que les professionnels de la culture doivent avoir à l’esprit au quotidien :
- Relocaliser les activités : inscrire la culture au cœur des territoires et en faire un moteur pour la transition locale au travers de tous ses besoins (achats, alimentation, bâtiments, énergie, mobilité et transports).
- Ralentir : les artistes continueront à faire des déplacements… à condition d’en allonger la durée pour en réduire le nombre.
- Réduire les échelles : réduction des jauges, des dispositifs techniques et du transport de matériel et de personnes. Place à la désescalade de « l’événementialisation » de la culture.
- Eco-concevoir les œuvres
- Renoncer à certaines pratiques déjà en cours et à certaines opportunités technologiques carbonées
Or, si une partie significative des structures culturelles, notamment les établissements publics et privés de plus de 250 employés, doivent réaliser leur bilan carbone, ces bilans carbone ne sont pas réalisés ou restent très superficiels.
Selon l’ADEME, en 2018, seuls 26% des bilans carbone des établissements publics – dont beaucoup de structures culturelles – sont conformes. D’après un sondage mené en 2020 par Réveil Culture, seuls 12% des acteurs et étudiants du secteur culturel ont reçu une formation aux enjeux énergie-climat et le déplorent. Par ailleurs, avec seulement 0,45 % alloué au développement RSE, le budget du ministère de la culture 2022 de 4 milliards d’euros n’encourage pas la décarbonation du secteur.
Afin de conduire la transformation, le ministère de la Culture doit énoncer des politiques publiques ambitieuses. En premier lieu les professionnels de la culture doivent être formés aux enjeux énergie-climat et les émissions du secteur mesurées.