Dans la thématique récurrente au sein du TMNlab du dialogue des usages au sein des théâtres (vers les théâtres tiers-lieux ?), nous partageons cet article qui refait un point sur les restaurants dans les théâtres – dont les pionniers, La Cartoucherie ou le Théâtre du Rond-Point ont posé les bases il y a quelques dizaines d’années – en ouvrant sur une diversification des usages. Pour recréer avec des lieux culturels, lieux de vie ?
Références dans l’article : Daniel Janneteau pour le T2G, Hortense Archambault pour la MC93, Wajdi Mouawad pour La Colline, Jean Blaise pour Le Lieu Unique, l’architecte Patrick Bouchain et le collectif Notre Atelier Commun, Sophie Zeller pour la DGCA….
Extraits de l’article d’Eve Beuvallet paru dans Libération (fév 2019) :
Relooker les institutions en s’inspirant des «tiers-lieux» – ces espaces hybrides alternatifs très implantés à l’échelle locale et pour lesquels l’Etat vient de déployer 110 millions d’euros de budget – est un credo qui, il y a vingt ans encore, était accueilli avec quelques lèvres pincées. Modèle en la matière, le projet, lancé en 2000, du Lieu unique de Nantes – regrouper dans l’ancienne friche industrielle de l’usine LU un théâtre, une crèche, un hammam, un espace d’exposition et un restaurant – fut accueilli froidement au ministère, se souvient le directeur de l’époque, Jean Blaise. «Nous, on pensait important que le lieu soit davantage perçu comme un café que comme un théâtre. A partir de là, on pouvait communiquer sur la programmation, détaille-t-il. C’était peut-être simpliste mais ça a marché.»
Tandis qu’aujourd’hui mutent les pratiques, que la cuisine a conquis toute sa légitimité en tant que «fait culturel» en même temps qu’une grande popularité, «il n’y a plus aucune réticence intellectuelle, certifie Sophie Zeller, déléguée théâtre à la Direction générale de la création artistique (DGCA). L’espace restaurant, comme la question de l’amplitude horaire de l’ouverture des théâtres, est une discussion partagée par un grand nombre d’acteurs, conscients qu’il faut ouvrir davantage ces équipements sur les villes, en en diversifiant les usages».
Si l’on en croit en tout cas Daniel Jeanneteau, à Gennevilliers : «Les équipements culturels publics peinent à se réinventer et changer leur image parce que les constructions mentales du milieu du théâtre public, un milieu qui s’est constitué pendant des décennies comme ayant une légitimité indiscutable et inébranlable, sont très solides. Si ça ne bouge pas suffisamment vite – mais ça y est, ça bouge enfin -, c’est aussi par manque d’imagination.»
Lire l’article complet : https://next.liberation.fr/theatre/2019/02/07/les-theatres-jouent-cartes-sur-tables_1708010